Radiologie conventionnelle |
Chapitre V: Détection analogique. |
V.A.Le film photographique (argentique).
L’argentique disparaît ! Après de bons, longs et loyaux services, elle a cédé le pas face aux techniques de détection numérique, ce qui est à vrai dire le cas de tout le domaine beaucoup plus vaste de la photographie au sens commun du terme. Ses derniers bastions sont tombés : La mammographie y trouvait des caractéristiques qui lui convenaient bien, en termes de contraste notamment, mais les progrès du numérique ont supprimé cet atout. Des techniques d’imagerie comme le scanner ou l’IRM, par nature numériques, ont longtemps trouvé intéressant de faire le chemin inverse, à savoir imprimer sur films argentiques des images stockées dans les mémoires d’un ordinateur. La raison de cela est à trouver dans la formation des praticiens, habitués à l’observation sur négatoscope. Aujourd’hui l’analyse sur écran couleur haute définition supplante cette pratique.
Il reste que cette technique d’enregistrement a marqué pour longtemps le domaine de la radiographie. On ne peut nier son importance historique et conceptuelle qui en fait une sorte de paradigme. Il n’est donc pas mauvais qu’un cours de physique de l’image rappelle encore aujourd’hui, fut-ce rapidement, quelles en étaient les caractéristiques, les qualités et les défauts.
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Chapitre V: Détection analogique. |
V.B. Les écrans renforçateurs.
1)Principe.
Comme signalé ci-dessus (Ch.V.A), les rayons X sont en réalité peu efficaces pour impressionner le film argentique. Celui-ci est beaucoup plus sensible à la portion du spectre optique situé dans le violet-bleu-vert (…et quasi insensible au rouge, mais cela n'est pas le sujet!). Les écrans renforçateurs ont pour but de transformer les rayons X en lumière bleue ou verte, laquelle interagit avec le film pour former l'image latente. De ce point de vue, ils ont représenté historiquement un progrès considérable en radiologie, en termes de qualité d'image et surtout de dose imposée au patient.
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Chapitre V: Détection analogique. |
V.C. L'amplificateur de luminance.
Comme le film radiologique, l'amplificateur a pour rôle de transformer en image visible l'image radiante véhiculée par le faisceau X. Contrairement au film il permet l'observation radiologique en continu et en temps réel, ce qui en a fait longtemps l'outil indispensable en radioscopie. Il garde toute son actualité même si aujourd'hui (écrit en 2012) il recule lui aussi devant les progrès des techniques numériques.
La technique décrite ici se voit souvent associer le terme de fluoroscopie.
1)La fenêtre d'entrée.
La paroi est faite de verre épais à l'exception de la fenêtre d'entrée, formée d'un écran métallique de faible épaisseur et collé sur les bords de manière hermétique. Dans le volume intérieur, on a imposé un vide poussé. La fenêtre d'entrée offre une surface plane de 20 à 30cm de diamètre. Elle est couverte sur sa face interne d'un dépôt fluorescent puis d'une couche photosensible dite photocathode. Le premier dépôt est formé de petits grains de sulfure de zinc ZnS dont les propriétés fluorescentes sont bien connues. La photocathode est faite le plus souvent de CsSn comme pour les photomultiplicateurs. Les rayons X incidents interagissent avec le sulfure de zinc et provoquent l'émission de photons lumineux. Par effet photoélectrique, ceux-ci sont absorbés par les électrons de la photocathode qui se voient éjectés vers l'intérieur du tube.